Avec le mythe de la caverne, Platon nous dépeint un cheminement ascendant hors de l’illusion, vers la réalité. Ce texte, l’un des plus emblématiques de l’histoire de la philosophie, offre par sa puissance évocatrice d’innombrables interprétations. Que symbolise cette montée vers la lumière par un prisonnier qui se libère de ses chaînes? Que représentent ces chaînes, et quelle est cette lumière qui attire vers le dehors, vers un monde réel au-delà du nôtre? Et surtout, quelle est la source de cette lumière?

Ce petit article est une présentation d’un mémoire de maîtrise de philosophie, disponible au format PDF (82 pages).

Le mythe de la caverne : fuite du monde et préparation à la mort

Dans quelle mesure Platon nous dépeint-il une démarche très connue dans l’Antiquité, qui est à la fois fuite hors de ce monde et préparation à la mort? Existe-t-il une réalité autre que celle qui nous apparaît évidente? La nature, le monde humain, la réalité commune de ce mur et de cette table pourraient-elles n’être qu’illusion? La mort pourrait-elle être l’éveil d’un songe que nous partageons inconsciemment?

L’Appel vers l’Ailleurs

Certains hommes ressentent cette étrangeté comme un appel affectif, comme si quelque chose les tirait vers le haut ou vers l’ailleurs. Cela se traduit par un détachement du monde matériel et de ce que nous nommons réalité commune. Et si tout ce qui nous entoure n’existait pas véritablement? Existe-t-il des voies vers un ailleurs déjà pressenti et ardemment désiré? Comment suivre ce qui est vécu comme un appel?

La philosophie comme quête mystique

Cette démarche vitale et affective est profondément enracinée en l’homme, même si elle ne concerne qu’un petit nombre. On peut la caractériser comme amour du savoir, de la sagesse – elle porte donc le nom de philosophie, mais dans un sens particulier, bien plus ancien que la démarche strictement rationnelle fondée par les Grecs.

Il existe une continuité dans la pensée de Platon avec ce que d’autres peuples connaissent depuis la nuit des temps, et qui continuera de se pratiquer après lui. Dans la tradition hellénistique, ce courant prendra le nom de néoplatonisme. Cette école orientera le platonisme vers une démarche plus radicalement mystique, laissant en grande partie de côté la dimension politique omniprésente chez Platon lui-même.

Plotin et le Néoplatonisme

Le grand nom de cette tradition de l’Antiquité tardive qui modifiera ainsi le sens du platonisme, en lien avec les traditions religieuses et initiatiques antiques, est Plotin.

À propos de cette étude

Le texte présenté ici explore cette démarche de cheminement dans sa dimension mystique, c’est-à-dire motivée par un amour de l’au-delà vivifié par un appel originaire. Il peut être compris comme un long commentaire du mythe de la caverne interprété comme une évasion hors de ce monde vers une sagesse dont les sources sont très anciennes, et qui se perpétue discrètement, voire secrètement.

Cette étude prend également en compte d’autres auteurs antiques comme Jamblique (Les Mystères d’Égypte), la tradition attribuée à Hermès Trismégiste, mais aussi des auteurs modernes comme R.A. et Isha Schwaller de Lubicz ou René Guénon.

Note: Il s’agit d’un mémoire de maîtrise de philosophie réalisé à la fin des années 1980. Travail ancien depuis lequel la pensée de son auteur a considérablement évolué en relation avec une notion dont les fondements sont considérablement remis en cause dans ce texte: la modernité.

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